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"La fermeture du sentier dunaire n’est en fait qu’un révélateur d’un mal beaucoup plus profond, explique notre Ami d'Hom.arts, Daniel Moitel,  la décrépitude du massif dunaire dans son ensemble, dans un état proche de l’abandon.

Avant de continuer rappelons que cet espace a été acquis par le Conservatoire du Littoral qui en a confié la gestion à EDEN 62 selon une convention s’appuyant essentiellement sur un plan de gestion des dunes, établi en 1997.

La situation de l’espace dunaire au niveau du sentier et celle du peu qui reste du massif du bois de sapins ne sont pas comparables. Le bois de sapins connait une érosion marine puissante et violente alors que l’anse des sternes, située devant le cordon dunaire du sentier, reste protégée par les ouvrages. Il s’agit essentiellement d’une dégradation éolienne due, en partie, à un piétinement saisonnier en zone bordière, essentiellement celle située devant la partie sud du sentier et surtout à un manque  général d’entretien du massif face aux effets du vent.

Paradoxalement la zone ayant motivé la fermeture du sentier pour cause d’ensablement et de disparition partielle de la dune ne souffre pas de piétinements sur son flanc

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 On peut affirmer que la zone dunaire berckoise  de la baie (des sternes jusque la grande de dune) est à l’état de quasi l’abandon à l’exception des ganivelles posées en bordure du domaine public maritime dans l’anse des sternes par les services techniques de la CCOS et  de la grande dune qui fait l’objet de rares plantations épisodiques  réalisées  par EDEN 62 devant les médias invités pour la circonstance

Pour revenir au sentier dunaire, le secteur actuellement fermé, qui est le plus proche de la mer,a toujours connu un ensablement annuel depuis son ouverture, Il était périodiquement désensablé.

Ce désensablement a été progressivement abandonné, ce qui  a provoqué à terme une accumulation importante provoquant la situation que l’on y connaît aujourd’hui. D’autre part l’absence de stratégie de fixation du sable sur la dune proprement dite a provoqué son arasement progressif sous l’effet du vent, amplifiant le recul de sa partie haute et un ensablement sur l’arrière  Cet endroit est cependant protégé efficacement par un gros enrochement renforcé en 2001 et le pied de dune n’y a quasiment pas bougé depuis cette époque. Les efforts de la CCOS au bas de la dune resteront vains tant qu’ils ne sont pas accompagnés d’une fixation du flanc à l’instar de ce qui s’est fait sur la plage nord de Berck et devant l’hôpital maritime.

Cette stratégie  est en fait nécessaire sur tout le trait de côte du massif berckois de la baie où l’on constate une dérive générale du sable via des siffle vents non gérés créant en arrière deux nouvelles pourrières (dune mouvantes) de plus en plus imposantes. D’autre part on ne peut que déplorer l’absence de stratégie de reconquête pendant ces deux dernières années plutôt clémentes qui ont vu le pied de dune de l’anse se ré ensabler et se  végétaliser naturellement sans qu’on l’accompagne comme on le fait sur la plage nord.

Par ailleurs on peut constater un ensablement du sentier dans la montée qui se situe au-delà de l’accès au camping. En ces endroits la largeur du sentier, envahi par l’herbe, est de moins de la moitié de ce qu’elle était à l’origine, témoignage de l’abandon progressif de l’ouvrage.

Quant à l’itinéraire d’accès par la plage, nous pensons qu’il faut proposer aux personnes ou organismes qui s’en réclament d’aller l’emprunter.

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Il y a deux possibilités

-          Celle indiquée sur le plan, accessible en permanence, en passant par le haut de l’enrochement, où le début de l’accès ne permet le passage d’une personne à la fois et la suite  parsemée de rochers affleurant invisibles   pouvant provoquer des chutes violentes (deux pour ma part). La fin du parcours est constituée d’un « escalier » aléatoire de rochers, créé de fait par les passages successifs. En outre cette voie fait piétiner le pied des ganivelles placées par la CCOS pour retenir le sable.

-          la seconde possibilité, couramment utilisée et accessible seulement à marée basse, consiste à contourner par le bas la partie la plus haute de l’enrochement  puis d’escalader sa partie basse pour remonter dans via un accès mal commode du même acabit que l’ « escalier de pierrailles » précédent pour retrouver le sentier au niveau de l’accès au camping.

 

Au final l’itinéraire n’est pas vraiment sécurisé, et inaccessible aux personnes ayant des difficultés à la marche. Cela fait plutôt amateur.

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Un massif dunaire ça s’entretient, La loi fait obligation aux propriétaires d’entretenir les espaces dunaires afin, entre autres, d’éviter l’envahissement des zones arrières par les sables, Les précédents propriétaires avaient planté tous ces espaces au milieu des années 50 et les avaient ensuite entretenus jusqu’à leur rachat par le conservatoire du littoral.

Y aurait ‘il deux poids deux mesures ?  L’état ne s’appliquant pas les règles qu’il impose aux autres ? Et, de plus, dans notre baie, ne répond pas aux demandes qui lui sont faites par les propriétaires limitrophes ayant à souffrir des nuisances de ses manquements.

Pour revenir au sentier, ne pourrait on, pour l’instant, pour la partie fermée,   re profiler la dune avec le sable accumulé dans le chemin et le fixer ? Essayons, il n’y en a quand même pas long.

Quoi qu’il en soit il est évident qu’il serait vain dans les conditions actuelles de gestion de décaler le sentier sous peine d’en voir bientôt la nouvelle partie ensablée.

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Cette gestion décevante inquiète notre association quant aux futurs travaux de défense contre la mer dont un volet fondamental consistera à reconstituer en partie la plage et les dunes bordières tout en accompagnant le processus d’une stratégie de fixation.

On peut aussi déplorer que cette dégradation porte préjudice à l’attrait touristique de la baie.

Peut être qu’EDEN 62 ne dispose pas d’un budget suffisant pour réaliser ce qui est prévu dans le plan de gestion des dunes dont il a la charge, auquel cas  il lui appartient de le faire savoir afin d’en faire prévoir les ressources nécessaires ou alors ne faudrait-il pas en confier la gestion aux collectivités locales dont les services techniques disposent de moyens ad hoc et de compétences qu’ils exercent déjà dans les secteurs sableux dont ils ont la charge ? Ou prévoir une gestion conjointe, pourquoi pas après tout, il s’agit d’un patrimoine commun. Encore faut-il le vouloir.

Il s’agit maintenant de préparer l’avenir, on ne peut plus continuer éternellement comme ça.

 

Daniel MOITEL

Vice président, chargé de la communication, de l’Association de Défense Contre la Mer en Baie d’AUTHIE – SOS Baie d’AUTHIE,,

 

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