À l’été 1961, la jeune écrivaine américaine Sylvia Plath, auteur culte de l’après-guerre passe quelques heures sur la plage de Berck sur mer.

 

Quelques heures qui donneront pourtant naissance, un an plus tard, à un poème de 500 strophes, "Berck Plage", son plus long poème, dans son recueil"Ariel". 

En voici un extrait:

 

Berck plage 

 

Et voilà la mer, cette grande absence.

Le soleil – ventouse aspire ma brûlure.

 

Des sorbets aux couleurs électriques, puisés à même le gel

Par de pâles filles, courent le ciel en des mains écorchées

 

Pourquoi ce calme ? Que me cache-t-on ?

J’ai deux jambes et je vais souriante.

 

Un étouffoir de sable tue les vibrations ;

Il s’étend sur des milles, les voix amenuisées

 

Flottent irréelles et rétrécies à demi.

La ligne de vision, échauffées par les surfaces nues,

 

Revient en boomerang et nous blesse.

Pourquoi s’étonner de ses lunettes noires,

 

Pourquoi s’étonner de sa noire casaque ?

Et le voilà qui vient parmi les pêcheurs

 

Qui lui font un mur de leurs dos.

Ils manient ces verts et noirs losanges comme des lambeaux de chair.

 

La mer, qui les cristallise, recule et rampe,

En mille vipères qui sifflent de détresse…

 

(Traduit de l’anglais par Laure Vernière)

 

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