*
 L’association " Merlimont Passion " a relancé son cycle de conférences-débat, ce jeudi soir, à la salle polyvalante de Merlimont,  avec une invitée de choix, Thérèse Boisdon Geschwind,  sur un thème d’actualité, les " enjeux de l’école maternelle ".


Quelques enseignants et parents, ainsi que le Maire de Merlimont, Jean François Rapin, avaient répondu à l’appel de Francis Duchan, l’organisateur de ce débat qui aurait mérité un plus grand nombre d’auditeurs.


Ce jeudi soir, Thérèse Boisdon  a d’abord expliqué, avec le support d’un intéressant diaporama, la naissance et l’évolution de l’école maternelle, de sa création en 1886 à nos jours.
 Des noms connus sont ressortis de l’histoire, comme Marie Pape Carpentier et Pauline Kergomard !

Puis un débat s’est instauré sur les enjeux de cette école maternelle.
" L’école maternelle est une réussite de notre pays, affirme la conférencière. 
Elle a su évoluer depuis sa création pour ne pas se laisser enfermer dans un seul rôle social.
Elle est devenue une école reconnue comme une chance pour tous les enfants, les familles, la nation toute entière.
Cette école à part entière, n’est ni une garderie, ni une école anticipée, ni obligatoire, sous la responsabilité d’enseignants de l’école primaire.
 Elle est le socle du système éducatif, un modèle original, mais cependant vulnérable en période de crise ou quand son évolution demande de nouveaux moyens ".

Face à ceux ont pensé que les enfants de deux ans n’avaient pas leur place à l’école maternelle telle qu’elle existe, ou ont demandé de réduire l’effectif à 15, Thérèse Boisdon part en guerre :

" A l’école maternelle, et dès la classe des petits, nous sommes dans un lieu où la sécurité sous toutes ses formes est respectée.
C’est un lieu où l’on éveille, éduque et où l’on apprend. C’est un espace où l’enfant va devenir élève.
 Lieu de culture, d’intégration, de socialisation, d’apprentissages, l’école maternelle doit, sans précipitation, mais avec réflexion et observation, permettre à l’enfant de développer à son rythme, son corps, ses capacités cognitives, son imaginaire, sa sensibilité, sa confiance en lui, sa relation aux autres, et où les parents vont devenir parents d’élèves ! "

Sur les apprentissages dans la classe de Grande Section, l’oratrice a développé son point de vue :

" Il y a une  façon de faire dériver l’école maternelle, c’est de vouloir aller trop vite, particulièrement, en section de grands et de la transformer en petit CP ou ne la considérer que comme une classe préparatoire à l’école élémentaire.
 Elle est beaucoup plus que cela. C’est par l’observation des différents enfants, de leurs difficultés, de leurs progrès, que l’enseignant, dans une confiance sans cesse renouvelée, va progressivement leur permettre de développer leurs compétences, leurs capacités, à mieux se connaître et à devenir des personnes autonomes, ayant confiances en elles.
C’est pour cela qu’il est si important de ne pas chercher à écourter le temps de la maternelle en rognant en amont et en aval, même si la tentation d’économie budgétaire est grande ".

Son livre " Sauvons la maternelle " (collection "aux côtés des enfants ") est édité aux Editions Bayard . Tarif 15€
*


Qui est Thérèse Boisdon Geschwind ?

 Thérèse Boisdon Geschwind  est directrice honoraire de l’école maternelle mais aussi Présidente nationale honoraire de l’AGEEM -Association générale des enseignants des écoles maternelles.
En septembre 2001, le ministre de l’éducation nationale de l’époque, Jack Lang, l’a chargée d’une mission sur l’école maternelle
"Une  Mission relative à l’organisation du cadre de vie à l’école maternelle, explique t-elle, qui envisageait les aspects liés à l’aménagement des espaces de divers points de vu, soit les  réponses aux besoins physiologiques des enfants, la sécurité matérielle et affective, l’intérêt esthétique et, surtout, l’adaptation aux projets pédagogiques. Ce rapport étudiait aussi certains aspects de l’organisation du temps scolaire ".

Ce rapport intitulé " De la Maternelle à l’école maternelle – Quels espaces ? Pour quels projets ? " a été remis par la suite , en 2006, au Ministre de l’éducation nationale Gilles de Robien, " mais peu de temps avant son départ du Ministère, ajoute t-elle, donc non exploité depuis ".

Sollicitée récemment par les Editions Bayard,  Thérèse Boisdon a donc  écrit un livre "Sauvons la maternelle ", avec une journaliste Maria Poblete,  avec pour désir de toucher le tout public.

Elle prend aussi son " bâton de pèlerin " pour des conférences sur le sujet, un peu partout en France, comme à Merlimont ce jeudi.

 

Retour à l'accueil