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Voici la deuxième partie de la critique de Francisque Sarcey, dans "Le Temps" du 23/12/1872, afin d'illustrer le 3ème acte de la pièce "Doit-on le dire ? " de Labiche, jouée au Kursaal de Berck par la Cie du Berger !

..." Et des mots ! et des mots ! Il y en a partout à foison ! On dit à un jeune marié de prendre garde à sa femme :
– Oh! s’écrie-t-il, sa figure respire l’honnêteté.
– La mienne aussi, répond l’autre, sa figure respirait l’honnêteté. Seulement, elle avait la respiration courte.

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Le marquis surprend dans le buvard une lettre d’amour adressée à sa femme et, furieux, il la lit juste devant l’amant qui est un de ses amis.
– Quant au marquis, dit la lettre, c’est un singe….
Le marquis s’arrête suffoqué.

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Mais non, dit l’autre, il n’y a pas singe, il y a songe. Voyez plutôt le point sur l’o.
C’est juste, reprend le marquis. Il y a un point. Et d’ailleurs, ajoute-t-il par réflexion, singe ne voudrait rien dire.

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Trois actes comme ça ! je ne nie pas qu’à la longue ce ne soit un peu fatigant.

N’allez jamais voir Doit-on le dire? qu’après un bon dîner, quand vous serez content de l’existence et de vous-même.

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Si, par hasard, vous avez la digestion difficile, cette série de cocasseries vous laissera froid et grincheux. Mais, en un soir de gaieté, vous rirez, comme nous avons fait, à nous tordre.

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C’est Gil-Pérez, Hyacinthe, Brasseur et Priston, qui jouent les principaux rôles de cette folie.

Ils sont aussi fantasques qu’elle l’exige. Ce sera, je crois, un grand succès.

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Mais, pour mon compte, je vous le dis tout bas, je préfère une pièce où il y ait une ombre de raison. »

FIN

Photos de Rjc@rt

 

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