La CHARTREUSE NOTRE-DAME des PRES... du CULTE à la CULTURE...Episode N° 19
29 août 2017

La CHARTREUSE NOTRE-DAME des PRES
à NEUVILLE sous MONTREUIL ,
" hier , aujourd’hui , demain "
ou du Culte à la Culture
par Gérard ROBETTE-PAPET .
"Dans les premiers jours de la Grande Guerre , la Chartreuse accueille un hôpital militaire français , avant que le Grand Quartier Général de Joffre n'ordonne que l’ emplacement soit libéré pour que s’ y installe un hôpital civil belge .

Dès 1915 , les bâtiments sont investis par une population venant de la région d' Ypres, en Belgique .
De nombreux civils belges , qui avaient alors pris la route de l’exil suite aux inondations stratégiques de la plaine de l’ Yser , s’étaient dirigés vers l’ arrière-front du littoral français .
Cet hôpital belge accueillera notamment civils et militaires convalescents de la typhoïde et autorisés, ou obligés par les anglais à quitter le "General Hospital N° 7" mis en place dans le collège de la Malassise , un nom donné par Charles Quint à un ancien fort de Longuenesse , près de Saint-Omer .
L'abbé Plouvier , qui dirigeait à l'époque la Chartreuse de Neuville , s'est efforcé d'y maintenir un semblant de vie normale en ces temps difficiles d’ autant plus que les familles étaient séparées et envoyées dans des lieux différents en France.
Ce qui suscita des recherches longtemps après .

Le lieu fonctionne comme une véritable petite ville : une moyenne de 700 à 1000 personnes y ont vécu durant les années de guerre .
Le directeur , le docteur Jonlet et l’abbé Plouvier assurent la gestion du site .
Des médecins ( trois médecins civils et un pharmacien plus trois médecins militaires et un pharmacien militaire ) et des infirmières s’occupent de la santé des patients tandis que des ouvriers assurent les taches logistiques du monastère.
En tout , ce personnel comptait une centaine de membres .

La Chartreuse possédait son laboratoire , sa salle d’ opération , ses salles de consultations , sa pouponnière plus son propre boulanger , son sabotier , son menuisier , un plombier , un concierge , une lingère , un épicier , un atelier de dentelle ...

Les réfugiés mettent la main à la pâte : les hommes entretiennent les bâtiments et cultivent les terres tandis que les femmes reçoivent des religieuses un enseignement aux tâches ménagères .
( documents publiés avec l’ aimable autorisation de l’ historien belge : J-P Popelier et Lara Loose , archiviste )

A la Chartreuse , se trouvait aussi une colonie scolaire de jeunes enfants que la guerre avait livré à leur propre sort.
Cette colonie était animée par l’ abbé Plouvier qui , avant la guerre, était le directeur d’un établissement scolaire à Dixmude .

L’abbé Plouvier entretenait une correspondance importante avec le Ministère des Sciences et des Arts de Belgique pour se procurer les ouvrages nécessaires à la scolarité des enfants .

Il demanda aussi des bâtiments préfabriqués qui pouvaient accueillir des dortoirs et classes pour enfants .
Cela lui fut accordé en 1916 .
Et comme cela ne suffisait pas , les préfabriqués servirent aussi de salles pour malades ."
A SUIVRE ...