SUR LA ROUTE DE VICTOR HUGO...LE VOYAGE DE 1837...

le Hom.art Bleu Opale, 14.LE HIST' ART …

22 mars 2012

En 1837 , Victor HUGO passait dans notre arrondissement .

S' il n'avait pas inséré Montreuil sur Mer et son Maire dans Les MISERABLES , on aurait sûrement oublié le passage de l' écrivain-poète.

Mais Montreuil sur mer est cité dans la moitié de la première partie et ses observations , ses impressions , ses sensations d'il y a 165 ans sont devenues des inspirations , des imprégnations dans le roman publié il y a exactement 150 ans à Bruxelles , Paris et Leipzig entre le 30 mars et le 30 juin 1862 .

Il rentrait alors d'un voyage en Belgique et s'apprêtait à rejoindre la Seine Maritime en passant par la Somme .

Gérard ROBETTE-PAPET , l'éternel pélerin sur les pas de Victor Hugo , à peine rentré de Villequier ( 76 ) , après être allé plusieurs fois l'année dernière à Waterloo ( B. ) pour le cent cinquantième anniversaire de l' apposition du mot fin sur le manuscrit, a repris la route.

La route Hugo , la ROUTE EUROPEENNE HUGO , celle qui a amené notre romancier à Anvers où il voulait voir " les peintures dans les églises , les sculptures sur les maisons , les Rubens dans les chapelles , le puits de Quintin Metzis et les Van Dick "

Gérard ROBETTE-PAPET , donc , s'est , cette fois rendu de Bruxelles à Malines parce que c'est là qu'a été ouverte la première ligne de transport de voyageurs par Chemin de Fer sur le continent en 1835 .

Malines ( Mechelen en néerlandais ) est toujours une ville avec un bon réseau ferroviaire .

En ce 21 août 1837 , quand notre écrivain amoureux ( il est accompagné de Juliette ) se présente dans les Flandres , venant du borinage , la ligne Bruxelles-Malines vient d'être étendue à Anvers .

" Je suis réconcilié avec les chemins de fer, écrit-il à Adèle, c' est décidément très beau . J' ai fait hier la course d'Anvers à Bruxelles et le retour .

C'est un mouvement magnifique qu' il faut avoir senti pour s'en rendre compte .

La rapidité est inouïe . Il faut beaucoup d'efforts pour ne pas se figurer que le cheval de fer est une bête véritable .

On l' entend souffler au repos , se lamenter au départ , japper en route ; il sue , il tremble , il siffle , il hennit , il se ralentit , il s' emporte ; il jette tout le long de la route une fiente de charbons ardents et une urine d' eau bouillante . "

Il n' est pas le seul à faire le voyage de la Belgique !

Théophile Gautier , Alexandre Dumas, Michelet et plus tard Verlaine écriront leurs impressions sur ce premier voyage en train qui ne sera possible qu'une douzaine d' années après en France !

" La cathédrale de Malines est badigeonnée de blanc à l'intérieur et encombrée des fantaisies étranges de l' art au dix-huitième siècle . En revanche , l' extérieur est prodigieux .

La tour terrifie . J' y suis monté . Trois cent soixante-dix-sept pieds de haut , cinq cent cinquante-quatre marches ! Presque le double des tours de Notre-Dame . Cette oeuvre monstrueuse est inachevée .

Elle devait être surmontée d' un flèche de deux cent soixante pieds de haut , ce qui lui eût fait passer de plus de cents pieds la grande pyramide de Giseh . "

Les multiples couches de badigeon de la Cathédrale Saint Rombaut , qu'il critique, ont été enlevées en 1850 ainsi que la chaire de 1721 qui se trouvait au milieu de la nef .

Aujourd' hui la présentation est résolument plus moderne avec des éléments et un hôtel en verre transparent .

" Cette tour est habitée par une horloge. C'est de la vie , c'est une âme . De temps en temps , un homme s'assied là à un clavier que j' ai vu et joue du carillon . Figure-toi un piano de quatre cents pieds de haut qui a la cathédrale tout entière pour queue . Cette cathédrale de Malines a une vraie chemise de dentelle . "