La CHARTREUSE NOTRE-DAME des PRES... du CULTE à la CULTURE...Episode N° 20
31 août 2017La CHARTREUSE NOTRE-DAME des PRES
à NEUVILLE sous MONTREUIL ,
" hier , aujourd’hui , demain "
ou du Culte à la Culture
par Gérard ROBETTE-PAPET .
" On estime que les bâtiments pouvaient accueillir jusqu’ à 1000 belges , ce qui représentait 200 hommes , 300 femmes , 250 enfants et 200 à 300 militaires .
Dans ce nombre se trouvaient des religieuses belges qui avaient fort à faire pour soigner leurs compatriotes .
On y célébra donc des baptêmes , des communions solennelles …
....et des messes d’ enterrement : au moins 599 civils belges ayant résidé à la Chartreuse de Neuville y ont trouvé la mort et ont été ensevelis dans un cimetière qui se trouve à quelques centaines de mètres de là , décès enregistrés avec la mention : belge hospitalisé .
Ce cimetière est tombé dans l’oubli après que les corps de 2 militaires belges en aient été retirés pour être rapatriés en Belgique .
Le temps a passé . Il a fallu un siècle pour se souvenir des morts sur place du typhus ou de la grippe espagnole .
Aujourd’hui, plus rien n’indique la présence des tombes des civils belges , pour la plupart originaires de la région d’ Ypres , qui reposent désormais anonymement dans le pré qui se situe à Neuville , à quelques centaines de mètres de la Chartreuse ...
...sauf une gerbe déposée de temps en temps et deux panneaux indicateurs du site qui ont été posés récemment , à 400 mètres de là .
En Belgique , une vidéo rappelle , quotidiennement , désormais , la liste de ces exilés qui ont achevé leur parcours chez nous , dans le plus grand musée consacré aux combats de la région d' Ypres .
Dans le cadre de la commémoration de la Grande Guerre, la Chartreuse a mis en place , indépendamment du chantier en cours , une programmation pour rendre hommage à l’hôpital belge implanté au monastère à l’époque …
...et pour rappeler cette histoire, en particulier aux jeunes générations , une exposition est en cours ( jusque novembre 2018 ) , qui permet de voir de nombreuses photos prises sur place et qui nous permettent de pénétrer dans ce lieu qui vécut en autarcie toutes ces années de guerre.
Beaucoup des pensionnaires de la Chartreuse avaient beaucoup souffert avant de pouvoir se reposer au monastère du fait des épidémies , de l’ éloignement , de l’ épuisement dû aux transports et de l’ inquiétude liée à la séparation de plusieurs générations d’ une même famille .
Le calvaire d’ une de ces familles , qui a vécu cette période , nous a été raconté , en 1965 , par leur fille , Jeanne Mesdom , devenue la religieuse Sœur Marie-Jeanne de la Sainte Famille à Ypres ".
A SUIVRE ...